Dans une perspective d’évaluation du risque environnemental des métaux, il est essentiel de tenir compte de leur spéciation et de leur biodisponibilité au niveau de l’écosystème ainsi que de leur distribution à l’échelle cellulaire. Mes travaux de recherches tendent à mieux comprendre le comportement des métaux, notamment le mercure et le sélénium au niveau biogéochimique et cellulaire. Premièrement, je m’intéresse à la façon dont le gradient de salinité dans la zone de transition estuarienne du fleuve Saint-Laurent peut modifier la spéciation et la biodisponibilité du mercure et du sélénium. Au niveau cellulaire, j’évalue par l’approche du fractionnement subcellulaire la toxicité potentielle du mercure et l’effet de son antagoniste, le sélénium sur le grand brochet (Esox lucius) dans un tronçon de la rivière Saint-Maurice modifié par la construction de barrages hydroélectriques au fil de l’eau. Afin d’identifier des effets biologiques chez ce poisson prédateur, les résultats de la distribution subcellulaire sont couplés aux réponses de divers biomarqueurs (stress oxydatif, activité de sélénoenzymes et identification de mélanomacrophages). Enfin, j’utilise à nouveau l’approche du fractionnement subcellulaire sur la perchaude (Perca flavescens) du lac Saint-Pierre, un milieu connu pour ses apports en métaux, afin de déterminer si la partition subcellulaire de plusieurs métaux (Fe, Mn, Cu, Cd, As, Hg) varie en fonction de leur classe chimique et de leur essentialité.